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Lotion après-travail

Après un silence un peu plus long que prévu (j’ai bien profité de mes pérégrinations, je vous remercie), nous voilà repartis pour une nouvelle année qui n’aura de scolaire que le nom. Et pour marquer cette rentrée, je tenais à vous faire un compte-rendu express de ma première sortie scolaire.En effet, hier soir s’est tenu un « afterwork traducteurs », organisé par Powerling, société distributrice du logiciel de TAO DéjàVu. Un afterwork, kézako ? Une lotion « après-travail » pour effacer le stress de la journée de votre si beau visage ?

Non, dans notre cas, c’est tout simplement du « B2B networking ». Gné ? Disons simplement qu’il s’agit d’une réunion, se tenant en fin de journée, qui permet à un petit groupe de professionnels de se rencontrer et d’échanger autour de différents thèmes qui les touchent de près ou de loin (et si possible avec un verre de champagne et des petits fours).

Celui d’hier portait sur trois thèmes : le traducteur et le réseautage, le traducteur en entreprise et la normalisation dans la traduction. Chacun de ces thèmes a fait l’objet d’une courte présentation par l’un des participants, qui commercial, qui traducteur de formation, qui employé d’une agence de traduction. L’assistance (une vingtaine de personne) était essentiellement composée de traducteurs indépendants aux combinaisons variées (anglais, italien, espagnol, bulgare, arabe, etc), de chefs de projet ou encore de professionn

els sans lien direct avec le milieu de la traduction (disons qu’ils venaient « tâter le terrain »).

Si, à mon goût, les thèmes abordés auraient mérité d’être traités bien plus en profondeur (mais il aurait alors fallu plusieurs jours), ce petit rassemblement a été l’opportunité de rencontrer des collègues et d’échanger notre perception du métier.

Ce que j’ai retenu des trois présentations ?

  1. Le réseau est crucial pour un traducteur, c’est le meilleur moyen de se constituer une clientèle. Les outils technologiques tels que LinkedIn ou Viadeo ne sont pas une fin en soi mais bien des médias, des intermédiaires, entre professionnels. Il est nécessaire d’y être actif, faute de quoi votre profil n’est qu’une coquille vide (rien de bien nouveau sur ce front).
  2. Le tableau du traducteur salarié en entreprise est sombre. La tendance, bien connue, est à l’externalisation, au non-renouvellement des postes, à la « mort programmée » des services de traduction internes. Autrement dit, allez voir ailleurs si le client y est (et il y est, dans cet ailleurs).
  3. La normalisation, pour l’agence de traduction représentée, est un moyen permettant de limiter les coûts. Par quel biais ? À travers une uniformisation de la langue et des structures grammaticales, permettant un traitement automatique plus efficace et plus rentable. Oui, on parle bien d’aplatir, d’écraser même, une langue afin qu’elle soit traduite non plus par un humain, mais par une machine. Même en tenant compte de la présence d’un « post-éditeur » chargé de rendre l’ensemble présentable, je dois dire que cette perspective semble assez inquiétante.

Je tiens en tout cas à remercier Powerling (Yannick Bétis, le directeur, et Stéphanie Ziegler, organisatrice efficace), pour m’avoir invité à cette réunion. J’ai grandement apprécié le fait que cet afterwork ne se transforme pas en réunion tupperware pour nous vendre à tout prix (surtout le plus cher) le logiciel DéjàVu. Comme quoi, l’absence de pub est parfois la meilleur pub.

Les pérégrinations du traducteur

Mon cher petit blog,

Ici il faut beau et chaud. Je profite bien de mon temps libre. Les paysages sont splendides et la mer est chaude.

Depuis que je t’ai délaissé, j’ai survécu au tumulte assourdissant de Mumbai, je me suis prélassé sur les plages paradisiaques de Goa et j’ai silloné les canaux du Kerala. Entre temps, j’ai fait un crochet par l’Afrique. Je n’ai pas eu le temps de souffler que je suis reparti voir les Canadiens participer à une grande compétition de football aux États-Unis. À mon retour, j’ai de nouveau plié bagages pour aider les petits villages du Vietnam et du Pérou à dessiner des cartes. C’était très enrichissant.

J’espère que tu passes toi aussi de bonnes vacances. On se voit très bientôt.

Fermeture annuelle

Vous l’aurez compris à mon éloquent silence de ces dernières semaines, le temps me manque pour alimenter correctement ce blog. Entre minicongés et grosses missions, votre humble serviteur s’accorde quelques temps de répit.Réouverture dans quelques semaines !

La crise a bon dos

Voici la copie d’un mail que j’ai reçu aujourd’hui :

I am writing to you about your rate for translation work. As you may be aware, the rates we charge our clients vary depending on various factors including the client’s budget and the nature of the project. This means that we are not always able to afford the rate you gave on your registration form. While this is not too much of a problem at the moment as we are able to negotiate with you directly on pricing on a project by project basis, projects will increasingly be assigned and managed by external language experts who will not be authorised to negotiate rates with individual suppliers. The result of this is that in instances where your standard rate is too high for the project in question, you will not be contacted about the project. In order to maximise your chances of being offered work we would like to give you the opportunity to stipulate a minimum rate in addition to your standard rate.

We will be banding projects from A to E according to how much we are charging the client, and for each band there will be a maximum rate that we would be able to pay the translator. The rate you gave on your registration form is £75 per 1000 words. Under our new price banding system we would not be able to afford this rate for any projects, and we would only exceptionally bypass our new project management system in order to negotiate with suppliers charging a higher rate. If you would like to increase your chances of being offered translation work I would encourage you to specify a minimum rate. Below is a table indicating the maximum rates we would be able to pay for projects falling into any of the five bands.

Band

Maximum rate for translator (£ per 1000 source words)

A

35

B

40

C

50

D

55

E

60

Pour ceux qui ne parlent pas anglais, cette société indique tout simplement que mon tarif (moins de 0,09 € par mot) est bien trop élevé pour eux et qu’ils ne pourront pas me proposer de travail à plus 60 £ pour 1000 mots (0,07 € par mot). Avec une notation digne de la consommation énergétique d’une machine à laver, il semble encore une fois que le traducteur ne soit qu’une machine (rappelons-nous de cet excellent strip de Mox).

Je me trompe, ou la traduction et l’interprétation sont les seuls métiers où le client fixe le prix (plafond, qui plus est) qu’il souhaite payer ? Pour nous en convaincre, voici une petite vidéo fiction qui devrait en inspirer plus d’un :

Court de ratrappaje

Mon Dieu, quelle horreur ! Quelle entrée en matière abominable ! Avec un titre pareil, je suis bon pour réviser mon brevet. Ou bien devrais-je suivre des cours particuliers ? Après tout, il existe tant d’organismes qui nous promettent des résultats miracles à l’approche des examens.

Il y en a un, d’ailleurs, qui nous rabâche les yeux (si si, c’est possible) dans le métro parisien. Croire au potentiel de chacun, qu’ils disent. Programme alléchant s’il en est. Alors pourquoi ne pas leur confier mon futur orthographique ? Parce que ça :

Vous feriez confiance, vous, à un organisme qui vous propose « une formation spécial examens » ?