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Enfin !

Enfin ! Il aura donc fallu attendre plus d’un mois et demi avant de pouvoir bénéficier des mêmes droits que les autres professions. Vous l’aurez compris, les professions libérales relevant de la CIPAV, comme la traduction et l’interprétation, ont désormais accès au régime de l’autoentrepreneur !

Le décret modifiant la loi initiale est paru hier au Journal Officiel, et quelques heures auront donc suffit pour que l’inscription soit rendue possible sur le site officiel. Votre humble serviteur s’y est essayé, et tout semble pour le moment fonctionner. Bien sûr, tant que le dossier n’est pas accepté, prudence est mère de sureté…
La procédure est toujours aussi simple : à partir du Centre de formalités des entreprises, vous pouvez déclarer votre début d’activité. La déclaration s’ouvre et vous propose de choisir entre « activités commerciales », « activités artisanales » ou « activités libérales » (ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent). Si vous sélectionnez « activités libérales », vous aurez alors le choix entre une activité relevant du RSI et, ô Miracle, de la CIPAV. Le reste de la déclaration ne change pas, je vous renvoie donc au billet que j’avais écris début janvier à ce propos.

Attention, la page d’accueil du site officiel n’est pas encore mise à jour et indique toujours que les professions libérales de la CIPAV n’y ont pas accès.

Et pour finir sur un beau cliché : serait-ce la fin d’un long feuilleton ? Ou au contraire, le début d’une grande aventure !

La fête du livre et des cultures italiennes 2009

Avis aux amateurs de la culture et de la littérature italienne ! C’est aujourd’hui que s’ouvre la deuxième Fête du livre et des cultures italiennes à Paris. Du 6 au 9 février 2009, l’Espace des Blancs Manteaux (dans le Marais) accueille différentes manifestations liées à la littérature, l’art ou encore la gastronomie du Bel Paese.

Au programme donc, des dégustations de spécialités locales (Vénétie, Pô, Naples…), des animations pour les plus jeunes, des analyses politiques, des concerts (avec un Stradivarius de 1747 !) ou des expositions. Et comme il faut bien qu’il y ait un rapport avec la traduction, il ne faudra pas manquer les lectures et études littéraires animées par des auteurs italiens comme Valerio Evangelisti ou Massimo Carlotto et leur traducteur. Notons enfin qu’un espace sera consacré à la centaine d’éditeurs invités et aux partenaires, le tout sur près de 100 m².

Le programme intégral est disponible sur le site officiel de la manifestation.

La fête du livre et des cultures italiennes 2009
Espace d’animation des Blancs Manteaux (plan d’accès)
48 rue Vieille du Temple – 75004 Paris (M° Saint-Paul)
Tél. 01 44 54 75 79
Dates : du 6 au 8 février 2009, de 10h à 22h.

L’auto-entrepreneur libéral… Le retour !

Ça bouge enfin ! D’après le Blog de l’auto-entrepreneur, le Sénat a approuvé comme prévu l’amendement à la loi de modernisation de l’économie permettant aux professions libérales relevant de la CIPAV d’adhérer au statut de l’auto-entrepreneur. Les « professions libérales pures » comme la traduction ou l’interprétation devraient donc pouvoir adhérer à ce statut à partir de la mi-février selon ce même blog.

La nouveauté par rapport à mes messages précédents est que le taux de cotisations a été ramené à 18,3% (et non 20 ou 23%), ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour qu’il n’y ait pas d’autres obstacles de dernière minute !

Des mots à foison

Dans les commentaires de mon message précédent, TTT a soulevé plusieurs questions intéressantes, notamment au sujet de ce fameux coefficient de foisonnement (j’ai croisé également le terme « étoffement »). Le site de l’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) nous propose cette définition :

Foisonnement (coefficient de) : Il s’agit du pourcentage d’augmentation (ou de réduction) que présentera le texte une fois traduit. Il dépend de la langue à traduire, à titre indicatif, il est environ de +10% pour l’anglais, dépasse les +20% pour l’allemand, est faible pour l’italien. Plus le texte est technique, plus le coefficient risque d’être élevé.

Pour illustrer ces propos, prenons un texte source anglais de 500 mots. Sa traduction en français comportera vraisemblablement plus de mots, environ 550-600. Un simple exemple : please se traduit (entres autres) par « s’il vous plait », soit trois mots selon le compteur de Word. Par ailleurs, la plupart des mots composés anglais sont souvent attachés directement, sans trait d’union, du fait de la grande souplesse de la langue. Ainsi, des mots comme « coucher de soleil » (sunset), « pont-levis » (drawbridge) ou « brosse à dents » (toothbrush) augmentent considérablement le nombre de mots en français. D’autre part, il est généralement admis que les anglophones ont tendance à être plus directs que nous, à moins broder. En français, les phrases sont plus longues, plus alambiquées. Dès lors, on peut se demander si la culture d’un peuple façonne sa langue, et/ou si c‘est la langue qui façonne la culture.
Selon les combinaisons, ce coefficient est très variable. À titre indicatif, lorsque je travaillais pour Lingua ESIT, nous établissions nos devis sur la base ci-après. Ces chiffres diffèrent légèrement de la définition de l’ATLF, mais ce n’est bien sûr pas une science exacte.

  • Anglais > français : 20%
  • Italien > français : 15%
  • Espagnol > français : 0% mais français > espagnol : 10%
  • Allemand > français : 30%

En quoi ces chiffres sont-ils intéressants pour la traduction ? Si en règle générale, les tarifs de la traduction s’entendent « au mot source », certains clients peuvent exiger un devis au mot cible. Le coefficient de foisonnement intervient ici pour estimer le nombre de mots que contiendra le texte traduit, qui permettra ainsi d’établir un devis. Dans le cas d’une traduction technique, pour avoir une idée du prix que le client devra payer, on multipliera le tarif au mot par l’estimation du nombre de mots cible.

Une autre solution, plus simple et plus transparente, consiste à simplement augmenter ses tarifs de l’équivalent du taux de foisonnement, soit de 10 à 20% en plus, pour un texte de l’anglais au français facturé au mot cible.

Quant à savoir si le taux de foisonnement évolue en fonction de la nature du texte, comme me le demandait TTT, mes arguments s’entrechoquent : d’une part, j’aurais tendance à penser que c’est effectivement le cas, puisqu’un langage technique est par définition un sous-ensemble d’une langue. Le lexique technique limite donc le foisonnement. Mais d’autre part, les arguments que j’ai donnés plus haut sont toujours valables.

Je suis curieux de connaître votre avis à ce sujet, n’hésitez pas à laisser vos commentaires !

Les tarifs de la traduction technique

[Article mis à jour le 18  décembre 2013]

Voilà un sujet bien vaste et ambitieux : quels tarifs pour quelles traductions ? À cette question délicate, je n’apporterai pas de réponse chiffrée. Il est bien évidemment impossible de déterminer un prix unique pour une prestation intellectuelle comme la traduction. Cependant, bien que je ne sois pas « dans le circuit » depuis très longtemps, j’ai pu bénéficier de l’expérience de plusieurs traducteurs chevronnés, des conseils précieux qu’il convient donc de partager, pour que nous puissions continuer à vivre de notre métier.

Les jeunes traducteurs sont particulièrement exposés à cette question. Quel chiffre indiquer lorsqu’un client ou une agence nous demande nos tarifs au mot ou à l’heure ? Doit-on facturer au mot source ou au mot cible ? Et bien tout dépend ! Les facteurs déterminants sont nombreux : la combinaison linguistique, la nature du texte, son support, le délai, le client, la qualité de rédaction, etc.

Pour se faire une idée du marché de la traduction technique, le plus simple est encore de consulter les études menées par la Société française des traducteurs (SFT), qui publie régulièrement des documents sur les habitudes tarifaires des traducteurs. La dernière en date a été publiée en 2010 et est disponible gratuitement sur le site de la SFT. On y constate par exemple que le tarif moyen d’une traduction technique de l’anglais vers le français pour un client direct est de 0,14 € par mot source, mais peut s’élever jusqu’à 50 centimes ! On peut également voir que la traduction laotien-français est plutôt rentable, avec une moyenne de plus de 1,50 € par mot ! (Certes, pour une seule réponse, mais serait-ce la réponse à mon message du 12 décembre ?) Cette étude détaille également les habitudes de facturation, les majorations, la clientèle, les types de textes et autres pratiques professionnelles de plus de 1 000 traducteurs interrogés.

Une enquête similaire a été lancée par une agence de traduction, TradOnline. Également très intéressante, elle est disponible en suivant le lien à la fin de ce message. Pour les traducteurs littéraires, le Conseil européen des associations de traducteurs littéraires (CEATL) publie une enquête comparative sur les revenus des traducteurs en Europe.

J’en profite pour vous renvoyer vers des blogs de traducteurs expérimentés qui prodiguent de nombreux conseils à lire absolument !

Téléchargez les enquêtes sur les tarifs de la traduction :