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Maté la traduction

Vu sur un emballage de maté.

Visiblement, Anglais, Espagnols et Néerlandais étaient payés au mot source et pris par le temps (« Comment ça pas d’eau bouillante ? Ils nous cassent les pieds, les bouffeurs de grenouilles, avec leurs instructions gastronomiques à la noix! »). L’Allemand, par contre, devait facturer au nombre de signes cible.

Les liens du jour

Deux petits liens pour aujourd’hui :

  • Le premier concerne le best-seller 1Q84 de Haruki Murakami (dont je viens de finir le Livre 1, diablement bien traduit par Hélène Morita). Ici, c’est l’un des traducteurs anglais, Philip Gabriel, qui s’exprime : How 1Q84 was translated into English.

Vu dans la rue #1

Marie-Edith Alouf a un « stylo rouge mental » qu’elle ne range jamais dans sa trousse. Je pense que c’est le cas de tous les traducteurs un peu consciencieux, à observer les réactions des quelque 70 courageux qui ont bravé la neige, un samedi matin qui plus est, pour aller écouter des règles typographiques obscures à l’étage d’un café parisien.

La preuve, mes poils se hérissent quand je rencontre ça au pied de mon immeuble :

Et ils le soulignent, en plus !

Du coup, j’en profite pour inaugurer une nouvelle catégorie : « Vu dans la rue ». Si vous repérez des énormités au coin de votre rue, n’hésitez pas à m’envoyer la photo : laurent@anothertranslator.eu, et je la publierai dans cette série.

Bonnes fêtes !

Des livres (traduits) pour Noël !

Décembre, c’est aussi le mois des cadeaux. Il ne reste que quelques jours avant la tournée du Grand Barbu, et si vous êtes à court d’idées, vous trouverez mes derniers travaux dans toutes les bonnes crémeries.

Pour les esthètes

Edward Hopper à New York, à l’occasion de l’exposition au Grand Palais de Paris.  Le Huffington Post a écrit sur l’expo et le livre:

En réunissant plus de 50 scènes new-yorkaises saisissantes, Avis Berman explore comment le peintre et sa ville se répondent. Avec lui elle n’est plus purement plastique : elle ouvre à la perception de la solitude qui creuse la vie de ses passantes

BERMAN Avis, Edward Hopper à New York, Soline éditions, ISBN 2-87677-512-1

Pour les mélancoliques

Les Annales d’Eelin-Ok, un conte éthéré sur la vie d’un elfe des sables, dont l’existence éphémère est liée à celle du château de sable qu’il se choisit comme demeure. Une nouvelle récompensée au Prix de la littérature spéculative de la Fondation Fountain. C’est à retrouver dans la revue semestrielle Fiction. Petit extrait :

Avant qu’un château de sable ne soit érigé sur la plage, les Twilmish ne sont qu’une notion, l’imperceptible probabilité d’une présence féerique. Sous leur forme matérielle, ils hantent les côtes des siècles durant, attendant leur heure comme une idée attend d’être imaginée. Peut-être as-tu déjà vu un petit tourbillon s’élever au-dessus de la neige, l’hiver sur la plage : c’est un signe de présence twilmishe. Ce phénomène s’explique par l’énergie qu’il puise dans la rencontre entre la terre et la mer ; attraction et répulsion créent une force circulaire, comme un chien pourchassant sa queue.

FORD Jeffrey, Les Annales d’Eelin-Ok, Fiction T15, Les Moutons Électriques, ISBN 2-36183-081-6

Pour les rêveurs

Publié pour la première fois en Italie en 1973, « Robin dei Pirati » est un album aux illustrations stimulantes, très détaillées et dans un style joyeusement rétro. Le jeune Robin parcourt les mers et croise des personnages légendaires comme Moby Dick ou le capitaine Achab. Un conte dès 6 ans. La critique du blog « Journal d’un libraire » :

Les années 70 se plaisent à une érudition aventureuse, voir psychédélique, on pense à quelques dessins animés de l’époque… La jeunesse en 70 devait se concevoir comme un opéra rock au pays des pirates et des livres d’aventures. Adulte, on pense un peu aux Monty Python où tout un tas de références culturelles trouvent un délire à leur mesure. Une ambiance hors norme et des pages à regarder sans fin. A raconter où à lire tout seul….

LIBENZI E., Robin et les Pirates, Sarbacane, ISBN 2-7532-0488-1

Pour les jeunes découvreurs
Le Grand livre de l’Univers s’adresse aux plus jeunes, dès 8 ans (la couverture dit 6 ans, mais croyez-moi, ça reste scientifique et technique par endroits). Liyah en a fait sa critique, dont voici un extrait :

Ce livre est vraiment très complet, très riche et détaillé, tout en restant clair, attractif et très agréable à lire. Toutes ces qualités ne sont pas faciles à atteindre pour des livres qui se destinent aux enfants, mais qui ont pour vocation première, de faire apprendre, et découvrir les sciences.

GOLDSMITH M., Le Grand livre de l’Univers, Rouge et Or, ISBN 2-2614-0415-8

Toujours sur L’Espace, et toujours pour les plus petits (à partir de 9 ans), je vous propose cette fois un livre plus ludique car interactif : certaines doubles pages sont en effet en réalité augmentée. Placez le livre devant une webcam et des animations se lanceront sur l’ordinateur. Amusant, fascinant et intelligent !

STOTT C., L’Espace, Nathan ISBN 2-09-254286-6

Dans la même collection en réalité augmentée, si votre petit bout cherche à comprendre comment s’articule un squelette ou à quoi sert le sang, Le Corps en action répondra à toutes ses interrogations sur le corps humain !

WALKER R., Le Corps en action, Nathan, ISBN 2-0925-3564-6

 

Décembre, l’heure des bilans

Décembre, l’heure des bilans. Que s’est-il passé pour moi en 2012 ?

Le changement majeur aura été le passage du régime d’auto-entrepreneur à celui d’entrepreneur individuel, « statut historique » des indépendants. L’activité aura été plutôt stable par rapport à 2011, quoiqu’en légère baisse en raison d’un quatrième trimestre calme.

2012, c’est :

  • 590 heures de travail sur UEFA.com
  • 160 feuillets pour Courrier International
  • 16 articles pour Men’s Health
  • 13 articles (seulement) pour le blog
  • 12 voyages et week-end hors de Paris, dont deux à l’étranger
  • 5 livres traduits dont 2 nouvelles
  • 3 après-midis de formation « Écriture, traduction, réécriture : les après-midi stylistiques de la SFT », animée par le grand Hédi Kaddour
  • 2 salons du Livre
  • 1 élection au Comité directeur de la SFT
  • 1 nouveau siège de bureau ergonomique
  • et d’innombrables heures de traduction !

Et le blog dans tout ça ? Et bien c’est lui qui a pâti de tous ces chiffres. Je réfléchis aujourd’hui à lui donner une nouvelle impulsion, une nouvelle ligne éditoriale peut-être, une nouvelle apparence, qui sait.

Après tout, depuis sa création voilà quatre ans, le paysage bloguesque s’est étoffé et de nombreux traducteurs ont rejoint la toile et font un travail admirable.