Mon amie, qui a enseigné un temps dans un lycée en Angleterre, m’a récemment fait remarquer à quel point la langue française pouvait être imagée. Ou plutôt, ses élèves le lui ont fait remarquer, l’oreille de l’apprenant étant plus sensible à ce genre de particularités : la langue d’un peuple reflète souvent ses caractéristiques sociologiques et culturelles.
L’exemple par excellence ? Les expressions colorées – fruitées, même – du français. Je cite pêle-mêle : avoir la pèche (ou la patate), être rouge comme une tomate, en avoir pour sa pomme, être bonne poire, avoir une peau d’orange (ou de pêche, encore), appuyer sur le champignon, se prendre le chou (ça revient souvent, quand on est traducteur), prendre une prune, avoir du blé, « se faire carotte » puis se retrouver sans un radis ou encore se mêler de ses oignons… la liste est longue !
Autant d’expressions qui démontrent l’amour français pour la gastronomie et les produits de la nature. À l’inverse, le vocabulaire anglais est au français ce que le Jelly est à la crème brulée : bien moins savoureux ! Il suffit de voir que le mot cook signifie à la fois « cuisiner », « cuire », « préparer », et désigne même le cuistot !
De nombreux sites répertorient les expressions inspirées de la gastronomie, comme aujardin.info.
[Illustration: Giuseppe Arcimboldo, Estate (1563), huile sur bois, Kunsthistorisches Museum, Vienne]
essayez de traduire Gadda, Joyce ou Heidegger ; vous verrez que vous n’admirerez plus les interprètes ; en revanche, vous continuerez peut-être à vous mépriser ; enfin, l’exercice aura-t-il sans doute pour avantage de vous faire comprendre que l’expression personnelle des blogs ne touche effectivement à aucune des potentialités que l’écrit réserve
@johncanarval: étant donné que je me classe plutôt dans la catégorie des traducteurs techniques, je ne me risquerai pas à la traduction de tels auteurs. Outre les (bons) interprètes, j’admire également les (bons) traducteurs littéraires autant que les écrivains; ce que je ne prétends pas être à travers ce blog (sinon, je ne serais pas hébergé par Blogger mais par Galimard).
Par ailleurs, en ce qui me concerne, je ne me « méprise » pas. Sans être arrogant, mieux vaut avoir un minimum de confiance en soi pour exercer ce métier…