Depuis plusieurs semaines, je m’intéresse de près au Pays de Galles, où ma carrière professionnelle pourrait bien me mener très prochainement. Ce petit pays de trois millions d’habitants a été rattaché au royaume d’Angleterre au XVIe siècle. La question linguistique y est particulièrement intéressante, puisque l’anglais et le gallois sont les deux langues officielles (bien que le gallois ne soit parlé que par 20-25% de la population).
À ce titre, une loi de 1993 impose que soient traduites dans les deux langues toutes les informations publiques (documents officiels, signalisation routière, etc.). Une bonne chose pour la diversité linguistique et le maintien des spécificités régionales, mais encore faut-il que la qualité des traductions soit au rendez-vous.
Dans la photo ci-dessus, prise dans la région de Swansea (deuxième ville du pays), la version anglaise du panneau municipal indique « Interdit aux poids-lourds, accès réservé aux résidents« . Les réponses e-mail automatiques font parfois des ravages, puisque la traduction galloise indique : « Je suis momentanément absent du bureau. Merci de m’adresser vos traductions « . Le Courrier International s’est bien entendu fait un malin plaisir à relayer l’information dans sa rubrique « Insolites » (n°940 du 7 novembre 2008).
La dernière bourde en date est signée Google, dont les bureaux européens sont installés à Dublin. Cette fois, sur Google Maps, le nom même du pays a été traduit dans la mauvaise langue, c’est-à-dire en irlandais (An Bhreatain Bheag) en lieu et place du gallois (Cymru). L’info est reprise par BBC News.
Ha, ça m’avait échappé pendant tout ce temps que l’Irlande s’appellait An Bhreatain Bheag… Mais c’est assez amusant de vivre dans un pays bilingue dont l’une des deux langues ne ressemble à rien de ce que l’on connait –le même principe de traduction en gaélique existe en Irlande et c’est assez dépaysant.
A vrai dire, An Bhreatain Bheag signifie Pays de Galles en irlandais (et non pas « Irlande »)…