Dans le dernier billet, je vous présentais les Disney Twisted Tales, cette collection de romans qui revisitent les grands classiques Disney et que j’ai l’honneur de traduire. Je tenais à évoquer un cas bien particulier.
Le Twisted Tale Once upon a dream écrit par Liz Braswell sur la Belle au bois dormant a fait l’objet d’une première traduction française en 2016, publiée chez Hachette Romans sous le titre Il était un rêve. Le succès n’a pas été au rendez-vous et Hachette Romans a abandonné la collection.
Quand Hachette Heroes (même maison, label différent) a récupéré les droits de la série et a vu que Histoire éternelle et Ce Rêve bleu dépassaient les attentes, il a été décidé de republier Il était un rêve, mais dans une nouvelle traduction. Pourquoi ?
Tout d’abord, il y avait une vraie volonté de la part de tous les acteurs de produire une collection cohérente et homogène, tant dans la forme (couverture, format) que dans le fond (style d’écriture/de traduction). Il était donc préférable que ce soit une même personne qui se charge de la traduction.
Mais surtout, la traduction française de 2016 souffre de nombreux défauts. Je ne veux jeter la pierre à personne, ni à l’éditeur ni à la traductrice, car j’ignore tout des conditions dans lesquelles ce livre a été réalisé. Cela dit, il est clair que la version française a été très largement remaniée et adaptée pour un public plus jeune : de nombreux passages ont été sabrés ; les dialogues ont été modernisés et sonnent faux par rapport au film original ; le registre, familier et moderne, ne correspond pas au texte source qui est lui plus classique et fidèle au film ; si certains paragraphes sont très bien traduits, d’autres comportent des erreurs ou des contresens, volontaires ou non.
Si vous en doutiez encore, voici un extrait des critiques sur Amazon :
Et en effet, j’ai moi-même pu constater que la traduction ne reflétait pas l’œuvre originale. Tout cela fait que l’expérience de lecture (on y revient toujours) du lecteur français diffère radicalement de celle du lecteur anglais.
J’ai donc procédé à une toute nouvelle traduction de Once upon a dream, sans me préoccuper de la première version française. J’ai redonné sa cohérence onirique au livre, j’ai replacé les protagonistes dans leur époque, j’ai travaillé le niveau de langue. Bref, j’ai simplement réalisé une traduction que j’espère fidèle, et non une adaptation.
J’espère ainsi que les lecteurs de la première heure redonneront sa chance à ce livre et pourront fonder leur avis sur une œuvre fidèle à l’original.