Si un traducteur compte les mots au quotidien, les maux quotidiens comptent aussi beaucoup pour lui.
Bien malgré moi, j’ai toujours eu une fâcheuse propension à maltraiter mon corps. Claquages en série, entorses bêtes et méchantes, douleurs chroniques, brûlures ménagères… Le spécialiste de l’accident con, vous dis-je.
Ces petits maux du quotidien peuvent devenir très gênants à l’approche d’une date butoir. Alors pour ne plus être pris au dépourvu, je vous propose ici quelques solutions que j’ai trouvées pour continuer à rester un minimum productif en dépit des bobos. N’hésitez pas à partager vos remèdes de grand-mère dans les commentaires. Mais avant tout, consultez votre médecin !
Mal de dos
Le mal du siècle ! On estime que huit Français sur dix souffrent de douleurs dorsales et autres troubles musculo-squelettiques. Les causes sont très nombreuses et je ne suis pas médecin, je vais donc m’en tenir à mon expérience personnelle et faites-vous soigner par un professionnel !
Les symptômes : sensations de lourdeur, de fatigue, de pincement, de tiraillement… Qui n’a jamais eu mal au dos ?
Mon histoire : comme la majorité de mes compatriotes, j’ai souvent le dos en compote après huit heures passées assis devant mon écran. Et dans les périodes de stress, il peut arriver qu’un nerf se coince.
Ma solution : la priorité est d’optimiser le poste de travail. J’ai commencé par me procurer une très bonne chaise ergonomique (Hag Futu : « pour un dos pas trop foutu »). C’est certes un investissement à l’achat, mais la santé n’a pas de prix et vous le rentabiliserez largement. Vous pouvez aussi opter pour un ballon. Deuxième option : travailler debout. J’y consacrerai peut-être un article quand j’aurai mis cette solution en place, mais il existe différentes possibilités pour changer de position au cours de la journée : du bureau réglable en hauteur (disponible chez les Suédois) aux systèmes qui se placent sur le plan de travail (Ergotron, Varidesk) jusqu’au mystérieux treadmill desk ou « bureau-tapis de marche », à condition d’avoir la place.
Bien entendu, le renforcement musculaire, qu’il s’agisse de disciplines douces comme le yoga ou de musculation, est essentiel pour garder une bonne posture et un dos tonique. Enfin, les séances de massage, d’ostéopathie voire de médecine chinoise peuvent soulager.
Migraines
Voilà un autre problème particulièrement répandu dans le monde moderne. Comme les maux de dos, les céphalées peuvent avoir de nombreuses origines et il convient de consulter un médecin si les douleurs sont récurrentes. Pour ma part, le problème est relativement anodin : je suis accro.
Les symptômes : douleurs sur les tempes, le front, la nuque, en continu ou par intermittence, jusqu’à se taper la tête sur le clavier (ce qui ne soulage pas, au contraire).
Mon histoire : « Bonjour, je m’appelle Laurent et je suis coffee-addict. » Je l’admets, sans mon café matinal, j’ai mal au crâne. « Un café avant 8 heures, la paix à toute heure » pourrait être mon credo. L’addiction à la caféine est bien connue et, dans mon cas, bénigne puisqu’il me suffit d’un expresso par jour, une quantité plus que raisonnable.
Ma solution : un bon expresso à l’italienne ! Il est prouvé que la trigonelline, un alcaloïde contenu dans le café, prévient les légers maux de tête. Mais il est aussi prouvé que la caféine entraîne un risque d’accoutumance (c’est un peu le serpent qui se mort la queue).
Autres remèdes contre les migraines : antidouleurs, réhydratation, sieste, ballade en plein air, sport, vacances…
Le Mallet Finger
On l’appelle aussi « doigt en maillet » ou « maladie de la femme de ménage » car fréquent lors des tâches ménagères (comme border un lit). Il s’agit d’une lésion du tendon ou d’une fracture au niveau de la dernière phalange d’un doigt. Il fait généralement suite à un traumatisme comme un choc ou une torsion.
Les symptômes : la dernière phalange du doigt pendouille comme une souris morte et reste sourde à toute tentative de frappe tonique sur le clavier.
Mon histoire : c’est l’exemple typique de l’accident bête, un matin, en m’habillant (c’est depuis ce jour que j’ai adopté mon pyjama de travail).
Ma solution : un doigt en maillet se soigne par immobilisation totale de la phalange pendant plusieurs semaines à l’aide d’une attelle. Dans mon cas, j’ai bien tenté de dompter la frappe avec mon doigt bionique, mais je dois admettre que la précision n’était pas au rendez-vous. J’ai donc apprivoisé un Dragon. Sinon, vous pouvez tenter de taper avec 9 doigts, ça met un peu de piquant dans les traductions.
Tendinite (poignet)
L’inévitable tendinite. Une simple inflammation des tendons, potentiellement très douloureuse. À ne pas confondre avec le syndrome du canal carpien qui peut être plus grave et nécessiter une intervention chirurgicale.
Les symptômes : une douleur au poignet lors de l’extension, qui se traduit par une gêne lorsque l’on cherche à plier l’articulation.
Mon histoire : ma prétention de vouloir apprendre la guitare a vite tourné court quand j’ai senti une vive douleur au poignet gauche (celui qui se contorsionne pour que les doigts puissent saigner sur les cordes) après 15 jours de pratique seulement. Ajoutez à cela une frappe intensive au clavier 8h par jour, une bonne dose de stress, et vous êtes bon pour une boîte d’antalgiques.
Ma solution : changer de guitare (roh la bonne excuse ^^). Comme le doigt en maillet, mon médecin m’a préconisé une immobilisation du poignet par une attelle. Pour le coup, vu l’encombrement de l’engin, impossible de taper avec. Dragon était mon seul allié.
Entorse
La bonne vieille entorse de derrière les fagots. Le genre de truc qui ne guérit jamais totalement. La cheville se tord, le tendon morfle et vous terminez avec un œuf en guise de malléole.
Les symptômes : une douleur intense à la cheville, un gonflement moche et l’impossibilité de poser le pied à terre.
Mon histoire : ma première entorse à la cheville remonte à mes 18 ans. Le truc con, un nid de poule sur un terrain de foot. Depuis, je rechute régulièrement, même sans faire de sport.
Ma solution : à ma troisième entorse, j’ai soupçonné mon médecin de songer à l’amputation, mais il a finalement opté pour son traitement préféré, l’attelle. Si cette blessure de guerre n’affecte pas directement notre travail, encore faut-il trouver la bonne position pour travailler confortablement. Dans mon cas, je surélève la jambe (un repose-pied peut faire l’affaire, à défaut j’utilise une boîte d’archives).
Pour allez plus loin, je vous suggère le site www.travailler-mieux.gouv.fr et notamment la page consacrée au travail sur écran, qui renvoie vers la brochure de prévention de l’INRS.
Billet passionnant, merci.
Je m’intéresse aussi à ce sujet, en particulier tout ce qui touche à l’ergonomie.
La tendinite du poignet, j’ai déjà eu, ça venait je pense d’un excès de tractions ou d’exercices de renforcement des poignets. C’est parti en arrêtant les exercices. Les entorses beaucoup en raison de la pratique du basketball.
Concernant le dos (lombalgies), j’ai mis en place une petite routine en utilisant régulièrement des tapis de sol et une série d’exercices adaptés, compilés au gré des visites chez différents kinés et ostéopathes). En gros, abdos, demi-pont, « chat », ramener les genoux sur la poitrine, « cobra », « prière mahométane ».
J’ai testé et gardé ce qui était le plus adapté et efficace sur moi. « Use only that which works, and take it from any place you can find it » pour citer Bruce Lee.
Je me suis mis à la natation depuis peu, palmes avec planche sur le dos et le ventre (en s’étirant le plus possible), et je perfectionne le dos et apprend le crawl. Ces nages m’ont l’air efficaces dans mon cas.
Pour la stabilité et le renforcement de la cheville, as-tu testé le « balance board » ou plateau de Freeman ?
Merci pour ton commentaire et tes bons conseils.
Je n’ai pas testé le balance board, mais je me dis que ça pourrait être une excellente solution quelques minutes par jour avec un bureau debout ! A suivre, quand je pourrais réaménager mon espace de travail.
Avec plaisir.
J’ai fait du plateau de Freeman en rééducation chez le kiné (plusieurs fois), c’est très bon pour renforcer la cheville et améliorer la propioception.
Par contre, je ne pense pas qu’on puisse travailler en même temps, car on est toujours en déséquilibre (c’est le but).
Tu en parlais :
Level, l’accessoire idéal pour les utilisateurs de « standing desks » ?
http://laruche.com/2015/03/10/level-laccessoire-ideal-pour-les-utilisateurs-de-standing-desks-677231
Un peu onéreux tout de même. Il semble moins « déséquilibrer » qu’un plateau de Freeman ou un « balance board ».
Merci pour cet article. Tout comme Fred, j’ai opté pour des séances de piscine (avec planche, tuba, palmes) et la gym sur tapis. J’ai aussi investi dans un tapis de course qui me permet d’alterner la marche et la course (très progressivement) deux fois par semaine. Grâce à ce combo d’exercices, en y ajoutant un bon siège ergonomique et un Dragon, je suis parvenue à éliminer durablement les maux de dos et de jambes. Bien sûr, il m’a fallu investir plus de 1000 euros, mais la santé ça n’a pas de prix ! Pour soulager la phase de relecture, j’utilise aussi un logiciel de Text-to-speech (http://ludicoloc.com/blog/2014/05/18/text-to-speech-la-relecture-les-yeux-fermes/).