Si les les étudiants actuels en traduction ont déjà remarqué quelques petites évolutions cette année (contrôle continu et abaissement des frais d’inscription, notamment), le changement le plus radical reste la suppression de l’année préparatoire, cette année théorique de niveau licence, dès la rentrée 2009. Une mesure qui permet à l’ESIT de se caler sur le modèle LMD en proposant un master professionnalisant en deux ans. De fait, les conditions d’admissions évoluent également, puisqu’il est désormais nécessaire d’être titulaire d’une licence (ou équivalent) contre un simple DEUG auparavant.
Mais dès les prochaines années, des changements encore plus importants vont être progressivement mis en place. Ainsi, la première année de master devrait voir apparaitre une formation à l’interprétation de liaison. Une très bonne chose qui pourrait permettre aux traducteurs de jeter un œil sur ce que font nos cousins interprètes. La « contraduction » pourrait également voir le jour : ce mot-valise, formé par la fusion de « contraction » et « traduction », désigne un enseignement où les étudiants devront résumer en français un ensemble de textes en langues étrangères (j’insiste sur le pluriel).
Mais selon moi, c’est l’arrivée de l’alternance en deuxième année qui va permettre à l’ESIT de proposer une véritable formation professionnelle. Durant mes trois ans de formation, je n’ai jamais autant appris que pendant mes stages (je dois reconnaitre que certains profs ont tout de même eu une influence considérable sur mon travail). Les exigences du monde du travail sont à mille lieues (ou lieux ?) du cadre scolaire, sans compter que la formule du stage obligatoire présente de nombreux inconvénients : aucune période n’étant spécifiquement consacrée au stage, il est souvent difficile de trouver le temps et les moyens de faire un stage à côté des cours ou d’un job rémunéré (permettant de financer ses trois tomates à crédit).
Ah, j’oubliais le déménagement. D’ici quelques temps, l’ESIT pourrait également quitter l’ancien siège de l’OTAN (l’actuelle université Dauphine) pour rejoindre un quartier bien plus sympathique, au cœur de Paris : la « magnifique » et désamiantée université Jussieu… Ou au contraire être rattachée à Dauphine plutôt qu’à Censier ! Tout ça dépend des relations entre têtes pensantes et reste donc susceptible d’évoluer (ou pas).
Notons que l’ISIT, homologue catho-privé de l’ESIT, a également entrepris quelques réformes vers la professionnalisation de sa formation. Mais contrairement à l’ESIT, l’Institut de management et de communication interculturels à choisi de s’orienter vers le commerce et la communication plutôt que la traduction pure, d’où l’abandon de son ancien nom (Institut supérieur d’interprétation et de traduction).
Nos deux écoles parisiennes feraient-elles tout pour se distinguer l’une de l’autre ?
Ces évolutions futures sont effectivement plutôt positives, je suis d’accord, même si on peut les voir sous un aspect plus pessimiste.
Abaissement des frais ? Bien, plus grand nombre d’étudiants pour compenser. La sélection actuelle à l’ESIT (aux examens d’entrée en tout cas) est peut-être forte, mais il y a déjà des étudiants avec de graves lacunes de LANGUE, je me demande donc ce que ça va donner à l’avenir…
Et le problème de l’ESIT, ce sont principalement ses profs, lents au possible et parfois carrément incompétents, et son attitude « scolaire » décalée (présence obligatoire, contrôle continu). Il n’y a aucune responsabilisation dans cette école, qu’il est possible de faire quasiment de bout en bout sans préparer ses textes et en passant à travers les mailles du filet.
Je reste, de plus, très sceptique quant à l’utilité du mémoire terminologique, mais je ne vais pas m’étendre là-dessus… Tu feras peut-être un billet sur le sujet un jour ? 😉
Bref, ma conclusion est que cette école se repose considérablement sur des lauriers acquis je ne sais pas quand et je ne sais pas comment, et qu’elle est bien loin d’être « professionnalisante » comme elle le devrait. J’ai la sensation que ces deux années universitaires auraient pu être condensées en six mois de cours à mi-temps et que je n’en ai pas tiré grand-chose…
Effectivement, d’après mon expérience (diplômée en 1995) les trois années d’études pourraient se condenser en deux. Surtout que les cours de linguistique et d’économie ne m’ont rien apporté de concrètement utile dans ma pratique de la traduction au quotidien. Cependant, je dois dire que l’ESIT m’a appris une méthode et surtout la rigueur, essentielle à notre métier. Bien sûr j’ignore le parcours d’Alys à l’ESIT; toutefois son commentaire, « ces deux années universitaires auraient pu être condensées en six mois de cours à mi-temps et que je n’en ai pas tiré grand-chose… » me paraît injuste.
Je viens d'etre admise a l'Esit et il y a plein d'infos que je trouve pas, comme les dates des stages, les periodes et ce genre de choses! Sauriez vous m'aider avec ce genre d'infos?? Je sais pas trop ou chercher!!
@Claudia:
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