SFT, ATLF, ATAA, CIoL…

[Mis à jour le 28/01/2014]

Acronymes et sigles parsèment le chemin du traducteur en quête d’un réseau, d’une communauté, d’un cadre dans lequel il pourra exercer son métier en toute confiance et sortir de son isolement. Loin d’être une étape obligatoire, les associations de traducteurs mériteraient d’être plus largement considérées. D’après un sondage sur Proz, près de 60% des traducteurs professionnels n’appartiennent à aucune association. Pourtant, à première vue, les membres en tirent de nombreux bénéfices : lien social, conseils juridiques, réseau professionnel, revues spécialisées, meilleure visibilité, formations. Mais alors pourquoi les associations sont-elles aussi peu répandues parmi les traducteurs ? Je suppose qu’une grande partie des traducteurs ne s’est tout simplement jamais posé la question, ou est rebutée par les frais d’inscription (pourtant vite amortis). Pour certaines, les critères d’adhésion sont plus stricts que pour d’autres (justificatifs professionnels à renouveler tous les ans). Petit tour d’horizon non exhaustif des associations :

En France

  • La plus ancienne est la Société française des traducteurs. La SFT est le syndicat national de la profession et compte environ 1500 membres. Son rôle est donc de défendre les intérêts des traducteurs et de la profession dans son ensemble. Organisme certifié de formation, la SFT propose de nombreux services à ses adhérents (remises sur des produits et services professionnels, annuaire, listes de discussion) et représente les professionnels auprès de différents organismes (caisses de retraite, d’assurance, de formation, etc.).
  • Son pendant littéraire est l’Association des traducteurs littéraires de France. L’ATLF entretient de nombreux liens avec les acteurs de l’édition (Syndicat national du livre, Société des gens de lettres, Conseil national des écrivains). Elle est également à l’origine d’ATLAS, qui organise notamment chaque année les Assises de la traduction littéraire en Arles.
  • N’oublions pas l’ATAA (traducteurs et adaptateurs de l’audiovisuel), l’UNETICA (traducteurs experts) ou encore l’APROTRAD.

En Grande-Bretagne
Deux grands organismes se partagent l’affiche : l’Institute of Translation and Interpreting (ITI) et le Chartered Institute of Linguists (CIoL). Si cette dernière est ouverte à tous les linguistes, les deux associations proposent de nombreux avantages aux traducteurs et interprètes. Une autre discussion sur Proz aborde la question.

Aux États-Unis
Les traducteurs américains peuvent compter sur l’American Translator Association (ATA) et ses délégations locales. Là encore, on retrouve les avantages habituels : annuaires, conférences, formations…

Au Canada

En Navarre et ailleurs
Sans oublier toutes les associations nationales (AITI en Italie, BDÜ en Allemagne…), les associations d’anciens élèves, les fédérations internationales (FIT), les associations d’interprètes, etc. Une liste assez complète est disponible sur le site Lexicool.

Wow. On s’y perd. Que choisir ? À mon sens, le critère principal doit être le lieu de résidence : qui mieux qu’une institution proche de vous peut vous proposer des services ciblés et défendre vos intérêts ?
Second critère qui peut avoir son importance : le coût de l’adhésion. Cela dit, cette dépense peut passer en frais professionnel si votre statut vous le permet.
Et troisième critère : certaines associations sont spécialisées dans des domaines particuliers (la littérature pour l’ATLF, l’audiovisuel pour l’ATAA). Il semble donc pertinent de rejoindre ces associations si vous vous sentez concernés, et rien ne vous empêche d’adhérer à plusieurs en même temps. Personnellement, outre la SFT, je suis membre de l’ATLF et des anciens élèves de l’ESIT.

Last but not least : la grande majorité de ces associations ne fonctionnent que grâce aux efforts de leurs membres bénévoles, élus ou non. Donner du temps à son association est non seulement un acte engagé, qui contribue à la défense de nos intérêts, mais c’est aussi une opportunité unique pour faire des rencontres et tisser des liens, personnels et professionnels.

6 réflexions au sujet de « SFT, ATLF, ATAA, CIoL… »

  1. A noter : l’ATA américaine sert aussi pour « certifier » les traducteurs.

    En effet, aux USA, il n’existe pas de traducteurs assermentés par l’Etat fédéral ou les Etats fédérés comme en France.

    Un traducteur certifié ATA peut donc parfois permettre de renforcer le poids juridique d’une traduction.

  2. Exact. Je n’ai pas évoqué les différentes certifications délivrées par toutes ces asso. Un certain nombre offre la possibilité de se faire certifié soit à l’échelle nationale (comme l’ATA) soit au niveau de l’asso elle-même (CIoL) offrant des avantages supplémentaires par rapport à une adhésion « simple »

  3. La dame de la SFT qui répond aux nymelles s’est montrée très aimable et cordiale avec moi à chaque échange.

    Extrait d’un mail de sa part – absolument pas perso – qui date un peu :
    « L’obtention de votre diplôme vous permettra d’accéder directement au statut de membre de plein droit.

    Attention : la SFT étant un Syndicat, elle ne peut admettre en son sein que des traducteurs / interprètes en exercice. La condition d’accès aux deux statuts (membres candidats : expérience professionnelle inférieure à 1 an ; membres de plein droit : expérience professionnelle inférieure à 1 an mais titulaire d’un diplôme en traduction et expérience professionnelle supérieure à 1 an) est l’exercice légal de votre activité. »

    Les conditions auraient-elles changé ? Les jeunes diplômés qui viennent de signer un contrat devraient-ils éclaircir la question de membre candidat ?

    A éclaircir.

  4. Oui, c’est ce qu’on nous avait dit à une formation de la SFT en décembre 2007 : que les jeunes diplômés depuis peu pouvaient s’inscrire directement. Si je me souviens bien en tout cas.

  5. Tout à fait, je comptais d'ailleurs écrire un petit mot sur l'ATAA un de ces quatre ! Quant à moi, je suis déjà lecteur abonné et assidu des Piles !

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